The Gardens Between
Le temps suspendu de l’enfance
C’est un soir d’orage. Les éclairs strient le ciel de la ville. Le métro aérien serpente parmi les immeubles. Au milieu des buildings, entre deux maisons vieillottes, un bout de jardin résiste : une cabane, clouée dans l’unique arbre, tient bon. Deux enfants s’y sont réfugiés, presque trop grands désormais pour la maisonnette de fortune. Et dans l’orage nocturne, ils vont partir, entrer dans leur mémoire commune et revivre ensemble leurs souvenirs. The Gardens Between propose aux joueurs une expérience étonnante, portée par une bande-son agréable et réaliste.
Des îles, fragments de l’enfance
Les deux enfant, Arina et Frendt, vont traverser pendant le jeu des îles symboles de leurs fragments d’enfance. Sur l’une d’elle se sont échoués une piscine, un ballon de plage ou encore un panier de pique nique; sur une autre des cartes en chateaux, un lecteur de DVD et une vieille console de jeux. Plus loin on croisera des vélos retournés, des claviers musicaux, d’anciens ordis ou encore un squelette de dinosaures. Autant de traces des aventures enfantines des deux protagonistes.
Dans chaque île, Arina, la jeune fille, tient à la main une lampe : elle lui permet de recueillir des boules de lumière, afin de traverser des ponts ou des obstacles et surtout, en haut du chemin, de quitter l’île en plaçant la lanterne dans un réceptacle final. Frendt, le garçon, l’accompagne et actionne au fur et à mesure des lampions qui arrêtent le temps.
Dérouler ou rembobiner le temps
A la première utilisation de The Gardens Between, vous serez peut-être un peu perturbés car tout le gameplay réside sur la maîtrise du temps à dérouler ou à rembobiner. En gardant son doigt à l’écran et en l’emmenant vers la droite, on fait avancer les personnages. Mais on ne peut pas les faire aller vers la gauche. Quand on glisse le doigt vers la gauche, l’écran s’actionne bien et on remonte le temps : Arina et Frendt repartent ainsi en marchant en arrière et reviennent au début du chemin.
Par ailleurs, quand Frendt actionne un lampion temporel, le tableau arrière se fige : les personnages ne bougent plus et seuls certains éléments sur l’écran peuvent évoluer.
Une réflexion partagée
Grâce à ces deux procédés, les tableaux se résolvent progressivement. Les îles, simples à terminer au départ, se compliquent ensuite, même si le jeu reste accessible à condition de garder patience. N’hésitez pas, justement, à prendre et à savourer votre temps – ce qui pourrait être la morale de ce jeu – : ce sont les arrêts dans le temps qui permettent parfois de résoudre certains casse-têtes, pour créer un arc électrique par exemple.
Une fois les sept tableaux résolus, on comprend vraiment l’enjeu de l’histoire : Frendt déménage et cette nuit d’orage était la dernière partagée par les deux amis dans la cabane qu’ils avaient fabriquée ensemble. C’est la fin de leur enfance partagée.
Tentez ce jeu avec vos enfants, à partir de 9 ans. Ce sera un bon moment de réflexion et un échange sur certains vestiges du passé qui devraient vous rappelez des choses, des jouets que vous avez utilisés vous aussi, des objets technologiques aujourd’hui disparus ou des jeux que vous aimiez enfant.
Voici une vidéo de l’éditeur, à un rythme bien plus rapide que la réalité du jeu, mais qui vous donne une idée du procédé et de l’ambiance visuelle :