A l’occasion des 10 ans de l’album papier de La grande fabrique de mots, nous remettons à l’honneur l’application éponyme.

La grande fabrique de mots, application issue de l’album d’Agnès de Lestrade et de Valeria Docampo, met en scène un étrange pays de rouges et de gris, où l’on doit acheter et avaler les mots pour pouvoir les prononcer. Ce conte, si moderne, est magnifiquement illustré. Il propose une découverte intelligente en deux temps de l’histoire – la lecture puis le jeu animé.

Le court des mots

Les mots sont précieux, certes, mais dans le pays de la grande fabrique de mots, ils le sont au sens premier du terme. On ne parle pas beaucoup dans ce pays étrange car les mots doivent être achetés et avalés pour être prononcés.
Tous les mots se vendent, qu’ils soient jolis ou oubliés, méchants ou drôles. Les mots fabriqués par les machines de la fabrique sont ensuite mis en vente en boutique. Les soldes permettent parfois de s’offrir des mots à moindre coût.  Et dans les familles où l’argent vient à manquer, on tente de trouver quelques mots dans les poubelles.

Mots papillons

Certains soirs, les enfants se mettent aux fenêtres munis d’un filet à papillons espérant attraper des mots égarés qui flottent dans les airs. Et les petits amoureux pauvres, comme Philéas, gardent précieusement au fond de leurs poches des mots spéciaux pour avouer leurs sentiments.
Voici une magnifique histoire, allégorie si moderne dans notre temps où les mots sont lâchés, partagés, publiés à la hâte, envoyés et transférés, rassemblés en masse et déployés en ligne.
Les mots sont de petits trésors qui devraient pourtant parfois être cachés, gardés en secret, dévoilés sans excès, choisis avec lenteur, prononcés avec ferveur.

Cerise et Poussière

La grande fabrique de mots nous le rappelle, aidée d’illustrations élégantes, dans un camaïeu de rouge, gris, brun et orangé. A chaque page, le texte se dévoile, en bas d’écran – prononcé si on le souhaite par une voix de narrateur. Suit en second temps une animation ludique actionnée par le lecteur. Les temps d’animation participent au fil de l’histoire et l’aident à la poursuivre naturellement.

Merci

Je vais écrire un dernier mot, un seul, tout simple certes mais sincère. Il s’adresse à quelqu’un de spécial, comme chacun de vous qui suivez et soutenez la Souris. Une lectrice, Pascale, m’a conseillé cette application : merci.