Replay et compte-rendu
du webinaire Souris Grise
- Le 24 novembre, la Souris Grise organisait un webinaire sur la thématique de la médiation numérique réinventée à distance. Quelques 500 inscrits, des propositions de témoignages venant du monde entier, des échanges fournis : merci à toutes et tous pour vos participations et retours d’expérience !
- Si vous n’avez pas pu assister à l’évènement, voici ci-dessous un compte rendu, rédigé avec l’aide spontanée de la Bibliothèque Municipale de Tours, que nous remercions de cette initiative.
- Pour revoir le webinaire, il suffit de remplir le formulaire d’inscription via ce lien puis d’indiquer le mot de passe suivant : SourisWebinaire24nov!
- Nous remercions tout particulièrement les intervenants, issus de bibliothèques communales, départementales, d’alliance et institut français, pour leur réactivité et leur dynamisme.
- Vous retrouverez ci-dessous le résumé de leurs interventions avec les liens vers les expériences menées à distance pour des publics adultes, enfants ou seniors. Bonne lecture et/ou bon visionnage !
Les ateliers pour adultes poursuivis en distanciel
- 14h en France le 24 novembre 2020 : le webinaire démarre avec des bonjours venant de France, d’Italie, du Congo ou encore du Brésil ! Les médiathécaires, professeurs et médiateurs, de bibliothéques et d’instituts ou d’alliances françaises, sont au rendez-vous !
- On démarre avec la découverte de médiations à distance à destination des adultes.
- A la médiathèque de Landujan, les ateliers informatiques – menés par les animateurs numériques de l’agence départementale de Brocéliande, Charles Holderer et Johann Morin – se sont poursuivis à distance dès le premier confinement. Ces ateliers, regroupant un public de participants âgés de 55 à 70 ans, portent sur des thèmes variés : les démarches administratives en ligne, les ressources ludiques, les e-mails, le téléchargement de photos, etc. Les ateliers ont été menés via la plateforme Jitsii, pour un groupe de six à huit personnes. Cela a permis de maintenir le lien et de ne pas annuler la programmation prévue.
- En Moselle, dans le cadre de la manifestation « Esprits livres « , la décision a été rapidement prise de transformer certaines animations en distanciel, nous explique Karin Esse, cheffe du service des publics et de la formation du département. Par exemple, des ateliers cuisine ont été menés en direct. Les recettes étaient fournies à l’avance puis elles étaient réalisées par les inscrits en simultané, chacun chez soi. Recettes suivies d’un repas « partagé ». Les réunions se passaient sur Zoom – via un compte professionnel – et ont réuni six personnes maximum.
- A la Souris Grise, nos rencontres parentales, initialement prévues en présentiel ont été proposées à distance, via un compte Zoom professionnel. Une expérience très intéressante et que nous allons poursuivre : le fait que les participants soient chacun chez eux a étonnamment renforcé le participatif, et brisé encore plus l’effet « Conférence » que nous ne recherchons surtout pas !
Les cafés littéraires réinventés
- A l’Alliance française de Bogota, la médiation à distance a eu un effet immédiat, nous explique Mauricio Roa, coordinateur de l’équipe des bibliothécaires des alliances françaises de Colombie : par exemple les cafés littéraires, qui rassemblaient 10 à 12 personnes en présentiel, ont regroupé jusqu’à 40 à 50 personnes en visio, dont d’autres publics que ceux de l’alliance ! Un cycle de conférences mensuelles sur la BD, prévu en présentiel, a été déplacé en ligne ainsi que les clubs de lecture Parlons BD, organisés via Zoom.
- A l’Institut français de Florence, le même constat a été fait, avec de plus une évolution importante entre le premier et second confinement, détaille Manon Hansemann, directrice de l’institut français de Firenze. Le salon de lecture, organisé via Zoom, a rassemblé 12 participants lors du premier confinement mais 30 à 40 au second, et avec une moyenne d’âge plus basse qu’en présentiel. Selon des thématiques données en amont, les participants qui le souhaitaient lisaient un extrait de livre en direct – sur une durée d’1 à 2 minutes – puis une discussion s’engageait.
Lectures à distance pour enfants
- A la médiathèque de Mirecourt, dont la vidéo humoristique sur les réunions de bibliothécaires pendant le confinement, avait amusé nombre de collègues bibliothécaires, toute l’équipe a joué le jeu du distanciel. Pour les enfants, les heures du conte se sont transformées en contes bricolés, explique Eugénie Laurent-Billote, la directrice : avec jusqu’à 10/12 enfants connectés, les lectures en direct, menées via Zoom, se sont poursuivies, lors du second confinement, par des bricolages réalisés en simultané. La médiathèque propose aussi désormais des vidéos de tutos sur sa chaîne Youtube.
- A la médiatèque de Sainte-Savine, des lectures de Kamishibaï, des lectures-feuilleton et des mini-racontines ont été proposées sous forme de Facebook live – à revoir ensuite sur la page Facebook – explique Sandie Bouvard, responsable de l’espace multimédia – indiquant qu’elle a également utilisé OBS, Open Broadcast Software, pour les incrustations vidéo.
- A la médiathèque d’Andernos-les-Bains, des lectures à distance ont été proposées en différé, sous forme de vidéos – le confinement a accéléré la création de la chaîne Youtube, un projet Booktube était dans les cartons. C’est ainsi que sont nées les Chouettes historiettes, des histoires racontées avec l’aide d’objets ou de peluches, nous relate Anaïs Laurence-Gay, responsable du secteur jeunesse.
- Aviez-vous le droit de proposer ces lectures ? se sont interrogés les participants au webinaire. Les médiathèques qui témoignaient ont demandé en amont l’autorisation des éditeurs et des auteurs avant de mener leurs lectures; Andernos ayant de son côté préféré utiliser des histoires tombées dans le domaine public. Une remarque a cependant été faite sur l’évolution des réactions des éditeurs et auteurs entre les deux confinements : les autorisations ont été beaucoup plus faciles à obtenir lors du premier confinement.
Les animations créatives et culturelles
- Au delà de la lecture, nombreuses sont les structures qui ont proposé à distance d’autres médiations culturelles et créatives. A l’Institut français de Florence par exemple, les parcours de découverte du patrimoine artistique florentin, appelés La bouffée d’art, ont été proposés sous forme de vidéos et de photos en diaporama, comme c’est le cas pour celui du street art à Florence. Des ateliers patrimoines ont également été programmés sur Zoom sur une durée de 3hs.
- Du côté de la Souris Grise, les ateliers de BD se sont poursuivis à distance, avec de la création de BD, numériques et collectives, via Zoom et en utilisant Book Creator. Pour avoir une idée du rendu, voici le lien vers une BD créée lors du premier confinement, l’histoire du minivirusississime, imaginée à partir de dessins envoyés par des dizaines d’enfants. D’autres ateliers ont été menés en deux phases : par l’envoi d’abord de matériel créatif au domicile des enfants – les stickers et masques en réalité augmenté Uramado – puis par la réalisation en direct par les enfants, de la personnalisation de leurs masques.
Des jeux sous toutes les formes
- Et le jeu alors ? Séances et parties collectives à distance ont rassemblé parfois un public nombreux !
- A Sainte-Savine, un quiz Harry Potter par exemple, s’est organisé sur Facebook, sous forme de live.
- A Mirecourt, la médiathèque a monté des tournois, en direct via Zoom, autour de jeux bien connus comme Undercover (application Apple et Android) ou Among us.
- A Bogota, le jeu a démontré sa force, nous détaille Hélion Klein, professeur de français à l’alliance française de Bogota. Les séances ont rassemblé jusqu’à 280 participants en visio ! Un énorme succès pour des jeux visant un objectif d’apprentissage du français.
Et maintenant … Stop ou encore ?
- La grande question qui s’est posée en fin de webinaire, a été : oui mais maintenant ? On arrête ou on continue ? Stop ou encore ?
- Encore ! Car les animations à distance touchent potentiellement un public plus nombreux, un public parfois empêché qui peut ainsi assister à des ateliers culturels et un public différent de son public habituel.
Pour nos intervenants situés à l’international, le bilan s’avère particulièrement positif. Pour les Français, des solutions hybrides sont envisagées pour garder le lien avec les nouveaux publics ainsi touchés et aussi car … - Stop ! … il va être extrêmement compliqué de poursuivre des actions distancielles tout en assurant un service public. Le temps dégagé de l’accueil du public lors du confinement a permis à toutes et tous de s’investir dans la création de vidéos et d’animations en direct. Mais la réouverture des structures va forcément réduire cette possibilité.
- Quels que soient les choix de nos intervenants pour l’après, le confinement a tout de même fait émerger de nouvelles idées, de nouvelles médiations et poussé toutes et tous à la créativité ! A suivre !